4. l'article

Ci-dessous quelques remarques générals sur l'article. En ce qui concerne les aspects centrals il n'y a pas de différence entre le portugais el le français, pourtant l'usage de l'article, d'un point de vue linguistique, mais pas nécessairement pratique, est plus complex qu'on croit.

À première vue, les articles semblent être la chose la plus banale sous le soleil. Nous avons appris à l'école qu'il y en a deux. L'article défini, le / la / les, et l'article indéfini, qui existe en français seulement au singulier, un / une.

À première vue les termes défini et indéfini semblent justifié. Si LA femme traverse la rue, cette femme est spécifiée, ce n'est pas une femme quiconque dont nous ne savons rien. Si UNE femme traverse la rue, c'est une femme inconnue. Pour cela une phrase rélative peut changer complètement de signification selon l'article utilisé.

Comparons ces deux phrases.

1) L'homme qui a gagné au loto est mon ami.
2) Un homme qui a gagné au loto est mon ami.

Dans le cas 1) cet homme est un ami depuis longtemps et cet ami a gagné au loto. Dans le cas 2) il devient un ami quand il gagne au loto, peut-être parce qu'il est pratique d'avoir des amis riches. Dans le cas 1) la phrase relative est un simple déscription, dans le cas 2) la phrase relative est une condition.

La nécesite d'un article n'est pas évident et il y a des langues, le perse par exemple, qui n'ont pas des article, ni un article défini ni un article indéfini. En fait, comme nous allons voir dans ce chapitre, un article défini peut être sustitué par un adjectif demostratif, ce / cette / ces, et un article indéfini par un adjectif indéfini, quelque / quelques.

L'article défini à presque la même valeur sémantique que un adjectif démonstratif, pourtant il y a une difference, au moins dans les langues romanes.

L'homme est un être curieux.
Cet homme est un être curireux.

Dans le cas d'un sustantif générique, une collectivité des éléments, l'article defini dessigne la totalité de cette collectivité, l'adjectif démonstratif dessigne un élément de cette colléctivité. Il y a une différence très grande entre ces deux phrases.

1) Je connais l'homme.
2) Je connais cet homme.

1) se référe à la collectivité. On pourait mettre la phrase au pluriel: Je connais les hommes. Ça veut dire qu'il a étudié au fond l'éspèce humain. Dans le cas 2) il connaît un homme specifique, mais pas nécessairement tous. Il peut y avoir des exceptions, mais l'auteur dirait que l'article défini devant un nom générique, fait toujours référence à la collectivité. Cela vaut aussi au pluriel.

1) Les hommes dorment trop.
2) Ces hommes dorment trop.

1) c' est réfère à tous les hommes et si tous les hommes sont concernés, on pourrait dire aussi "L'homme dort trop". 2) signifie que seulement une partie des hommes dort trop.


[On pourrait argumenter que ce tivial, mais ce n'est pas si trivial. En allemand par exemple il n'y a aucune difference entre "Je connais l'homme" et "Je connais cet homme". Tous les deux se référent à un seul homme spécificique.]

En français le cas des pronoms indéfinis est plus compliqués. L'article indéfini décrit un objet qui n'est pas bien défini. Pourtant il concurrence avec l'article partitif.

Je veux un pain.
Je veux du pain.
Je veux n'importe quel pain.

Cette concurrence n'existe pas en portugais, puisque il n'y a pas quelque chose comme un article partitif. Dans les deux cas il ou elle n'est pas très difficile en ce qui concerne le pain qu'il ou elle veut et dans le deux cas la boulangère lui demandera quel genre du pain il veut. Pourtant s'il ou elle dirait "Je veux n'importe quel pain" la boulangère lui donnerait un pain en silence, fachée par le peu de respecte qu' on montre pour son metier. Dans les trois cas nous avons un objet non spécifié, mais seulement n'importe quel souligne l'arbitrarité.

Il faut faire une autre distinction. Comparons.

avec article défini avec articles défini
Les Romains aimaient le pain et les jeux. Os romanos gostavam do* pão e dos* jogos.
avec article partitif sans article
Les Romains voulaient du pain et des jeux. Os romanos queriam pão e jogos.

* do = de + article défini o, dos = de + article défini os. Le verbe gostar demande la préposition de en portugais.

En ce qui concerne le français la situation est claire. C'est bien possible d'aimer le et les jeux en général. Mais si on veut le pain, on veut un pain spécifique. Avec vouloir il faut donc utiliser un article partitif. De tous les pains existants, on veut une part. En portugais on n'utilisent aucun article dans ce context. S'il n'est pas claire s'il faut mettre un article ou non, il faut se demander ce qu'on veut dire. La phase "Os romanos queriam o pão" signifie aussi quelque chose. Ça veut dire que les romains voulaient un pain spécifique.

Pourtant la distinction entre une part de quelque chose et l'espèce ne se fait pas dans toutes les langues. Cette distinction ne se fait pas par exemple en allemand et en anglais.

allemandIch mag Kaffee.
anglaisI like coffee.
françaisJ'aime le café.
espagnolMe gusta el café.
italienMi piace il caffè.
portugais Gosto do* café.

* do est de + o. Le verbe gostar demande la préposition de. En ce qui concerne la fusion de avec l'article voire 4.1.1. fusion de préposition et article.

En allemand et anglais c' est sans article dans les deux cas. Si on fait référence à l'espèce ou à une part de cette espèce. On portugais il n'y a pas d'article si on fait référence a une part de l'espèce. Si on fait référence à toute l'espèce, il y a un article.



O suco de maçã é bom para a saúde.
Le jus de pomme est bien pour la santé.
 

Mais pour simplifier un peu la chose. En général ça marche comme en français est l'usage des articles ne réprésente aucun problème dans la pratique. C'est comme ça assez souvent. Il y a beaucoup de choses qui sont très simple dans la pratique et un peu bizarre dans la théorie.




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